Rencontrez Don Deis

Parlez-nous un peu de vous et de ce que vous faites

Je m’appelle Don Deis. J’ai une maîtrise ès sciences en écologie marine et je suis un spécialiste certifié en évaluation environnementale. Je suis vice-président et technicien professionnel principal et je travaille pour l’entreprise Atkins de AtkinsRéalis depuis 25 ans. J’ai eu la chance de pouvoir mettre sur pied le programme d’écologie marine/estuarienne au sein de l’entreprise, travaillant à la fois comme technicien et gestionnaire de projet.

Quels sont les aspects les plus importants ou fondamentaux de la biodiversité et quelle incidence ont-ils sur votre vie quotidienne, tant sur le plan personnel que professionnel?

En tant qu’écologistes, nous utilisons des indices de diversité pour caractériser les espèces dans un environnement donné. Un environnement malsain aurait peu d’espèces dominantes. Un environnement sain aurait de nombreuses espèces réparties également sur l’ensemble du territoire. Les habitats peuvent contenir des espèces de bases qui forment l’habitat réel, mais aussi une plus grande variété d’espèces au sein même de cet habitat, comme les herbiers marins, les terres humides herbeuses et certains récifs coralliens.

Ma recherche universitaire portait sur les espèces marines tolérantes à la pollution dans un environnement pollué. Cela m’a permis d’étudier et de comprendre les deux extrémités du spectre de la biodiversité. Je vois maintenant où se situe l’environnement sur le spectre entre sain et pollué.

Bien entendu, bon nombre de nos villes ne sont pas des environnements diversifiés. Personnellement, je préfère vivre et m’adonner à mes loisirs dans des milieux diversifiés, parce que je veux voir toutes sortes de choses lorsque je sors de chez moi.

Qu’est-ce qui vous a incité à défendre la biodiversité sur le plan professionnel?

J’ai commencé ma carrière en tant que scientifique et chargé de la réglementation (agent de traitement des permis environnementaux) pour le Department of Environmental Protection de la Floride. Cela m’a fait découvrir les répercussions du développement sur l’environnement. J’ai appris l’importance de la loi nationale sur l’environnement, et l’importance de prendre du recul et d’évaluer l’impact global des projets. Cela m’a conduit, non pas tant à défendre la biodiversité, mais plutôt à éduquer les autres sur l’importance de la biodiversité,  les impacts sur l’environnement et la façon de les atténuer pour préserver la biodiversité.

Un parfait exemple est le travail que j’ai effectué dans le cadre de l’évaluation des dommages causés aux ressources naturelles dans l’environnement touché par le déversement de pétrole de Deepwater Horizon, plus particulièrement l’échouement du porte-conteneurs Houston sur les récifs des hauts-fonds américains dans les Keys de la Floride. L’hélice du navire a causé des dommages au récif en y faisant une entaille. Après avoir évalué les dommages, nous avons trouvé une solution en deux phases : (1) une restauration primaire, visant à réparer les dommages là où c’était possible et à stabiliser le système récifal ; et (2) une restauration compensatoire, soit des solutions de rechange pour compenser les pertes de récifs qui n’ont pu être réparées et donner aux récifs restaurés le temps nécessaire pour retrouver leur utilité. Grâce à un accord de coopération avec la compagnie maritime, la restauration primaire a pris environ un an. De plus, la compagnie a payé pour que toutes les structures lumineuses le long des récifs des Keys en Floride aient un signal de navigation actif qui informe les navires de l’emplacement des récifs. Avant l’échouement, les structures étaient passives, de sorte que l’équipage du navire voyait d’abord la lumière, puis devait localiser la structure au radar. L’installation de ce système a empêché d’autres échouements.

Cela m’a appris que, souvent, les solutions les plus simples peuvent avoir une incidence positive sur la biodiversité, et c’est notre travail de trouver ces solutions.

Pourquoi une personne ordinaire devrait-elle se soucier de la biodiversité, pourquoi est-ce important pour nous tous?

Si on leur donnait le choix, je pense que tout le monde choisirait un environnement sain et diversifié plutôt qu’un environnement pollué. C’est pour cela qu’il faut préserver la biodiversité. Ma femme et moi venons de déménager au sud, à Melbourne, en Floride, en partie pour être près de l’Indian River Lagoon (IRL). Tout au long de ma carrière, j’ai travaillé et étudié le système des herbiers marins à l’IRL. En 2009, le système a commencé à subir un épisode de mortalité massive des herbiers marins. Depuis, des efforts de restauration ont été déployés, mais le système doit retrouver une qualité d’eau adéquate avant que les herbiers marins ne puissent revenir complètement. Je crois que la plupart des citoyens de cette région comprennent l’importance de retrouver cette qualité d’eau et de préserver les herbiers marins parce qu’ils voient à quel point les poissons et la pêche sont affectés. Ils ont voté une taxe qui sert uniquement à la restauration du système de l’IRL, permettant ainsi de financer des projets d’amélioration de la qualité de l’eau. De nombreuses organisations non gouvernementales de la région aident les citoyens et les collectivités à réaliser des projets de restauration des rives, des huîtres, des palourdes et des herbiers marins. J’ai l’intention de prendre part à cette restauration en tant que militant scientifique et participant.

Selon vous, y a-t-il d’autres projets de AtkinsRéalis qui se sont démarqués en changeant réellement les choses dans la promotion et la protection de la biodiversité?

Je pourrais donner de nombreux exemples. Je pense que c’est notre travail, en tant que scientifiques, de trouver des façons d’informer et d’éduquer nos clients et nos ingénieurs concernant les impacts sur la biodiversité et de travailler avec eux pour trouver des solutions de rechange qui atténuent le plus possible les impacts des projets.

Juste pour s’amuser… Avez-vous un type d’écosystème favori et pourquoi?

Je déteste avoir à en choisir un seul, mais si je dois le faire, ce serait les herbiers marins.