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insights Journée internationale des femmes et des filles de science – Entrevue avec Sheila Duchek

Ce 11 février, nous célébrons la Journée internationale des femmes et des filles de science au niveau mondial dans le cadre de notre programme mondial égalité, diversité et inclusion (ED&I) et nous nous concentrons sur les Journées internationales ED&I des Nations Unies.

Le thème de cette année « Égalité, diversité et inclusion : l'eau nous unit » reconnaît le rôle des femmes et des filles en science, non seulement en tant que bénéficiaires, mais aussi en tant qu'agents de changement, notamment en vue d'accélérer les progrès vers la réalisation d'aussi ' Objectif 6' des objectifs de développement durable des Nations Unies : Eau propre et assainissement.

Pour marquer cette journée, nous avons interviewé Sheila Duchek, gestionnaire de services, Hydrogéologie et Sciences de la terre, Canada, qui parle de sa carrière et de sa passion pour les projets en eaux souterraines, de ses conseils aux aspirants ingénieurs et de ses projets préférés sur lesquels elle a travaillé.

image de Sheila souriant

Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours professionnel?

Je m’appelle Geneviève Pomerleau et je suis hydrogéologue principale à Nelson, en Colombie-Britannique, au Canada. Je suis originaire du Québec, où j’ai obtenu un baccalauréat en génie géologique et une maîtrise en hydrogéologie. J’ai immédiatement commencé à travailler comme consultante après avoir obtenu mon diplôme. J’ai commencé ma carrière au Québec et j’ai déménagé en Colombie-Britannique quelques années plus tard pour vivre dans les montagnes. Les défis techniques, le rythme rapide et les aspects pratiques de la consultation continuent à me stimuler.

Cette année, la Journée internationale des femmes et des filles de science met l’accent sur l’Objectif de développement durable (ODD) 6 – Eau propre et assainissement. Pouvez-vous nous parler un peu de votre expérience dans la poursuite de cet objectif au cours de votre carrière?

J’ai développé une passion pour les projets d’approvisionnement en eau potable au début de ma carrière, et mes employeurs m’ont toujours encouragée à poursuivre mes efforts dans ce domaine de spécialité. Au cours des 25 dernières années, j’ai fourni des services hydrogéologiques comme des études de recherche en eau souterraine, la conception, la construction et l’évaluation des puits de production, la construction et l’évaluation, et des études de protection des eaux souterraines pour une variété de municipalités, d’administrations locales, de communautés autochtones et de promoteurs. En dehors du travail, j’ai aussi fait du bénévolat pour un projet en Éthiopie. C’était une courte mission pendant laquelle j’ai évalué le système d’approvisionnement en eau potable de la ville de Gondar.

 L’eau a toujours été une ressource précieuse. Dans l’avenir, elle le sera plus que jamais en raison de l’intensification du stress hydrique et de la pénurie d’eau. Selon vous, quelle en sera la plus grande conséquence dans la société?

Malheureusement, la progression de la pénurie de l’eau accentuera le fossé qui existe déjà entre les pays développés et sous-développés, entre les riches et les pauvres. Même au Canada, plusieurs petites collectivités rurales, dont les communautés autochtones, n’ont pas accès à de l’eau potable et font l’objet d’avis d’ébullition depuis des années. De meilleures pratiques de gestion des ressources en eau doivent être mises en œuvre à tous les paliers de gouvernement. Tout le monde devrait avoir accès à de l’eau potable. 

Quels conseils donneriez-vous aux femmes et aux filles qui envisagent une carrière en ingénierie?

Les domaines des sciences de la Terre et de l’ingénierie sont fascinants, car ils offrent de nombreuses possibilités de carrière. Ne vous sous-estimez pas ; les femmes ont beaucoup à apporter à la profession et constituent un atout incroyable pour les entreprises. Écoutez votre cœur et foncez. Vous pouvez faire une différence.

 Quel est le projet le plus génial sur lequel vous avez travaillé?

J’ai travaillé sur une vaste gamme de projets hydrogéologiques et environnementaux de petite et de grande envergure dans tous les secteurs clients, mais je me souviens encore de mon premier projet municipal d’approvisionnement en eau souterraine, dans le cadre duquel j’ai dirigé toutes les phases. Le projet de recherche en eau souterraine comprenait une évaluation hydrogéologique préliminaire, des études géophysiques, le forage de puits d’observation qui a mené à la conception et le forage d’un puits de production de 400 mm (16 po) de diamètre dans une nouvelle zone. Lorsque l’essai de pompage de longue durée a confirmé un débit de 63 L/s (1 000 gallons par minute), ce fut pour moi, jeune hydrogéologue fraîchement sortie de l’université, une grande réalisation. À ce jour, c’est le puits d’eau potable à plus grand débit que j’ai eu l’opportunité de concevoir, forer et tester.

Quel est votre livre préféré et pourquoi?

Il y a quelques années, j’ai lu « A Long Walk to Water » de Linda Sue Park avec mon fils, qui avait environ 10 ans. Le livre basé sur deux histoires vraies, raconte en alternance, la vie au Soudan d’une jeune fille en 2008 et d’un jeune garçon en 1985. La fille, Nya, doit aller chercher de l’eau dans un étang situé à deux heures de marche de chez elle deux fois par jour pour survenir aux besoins de sa famille. Le garçon, Salva, est un jeune réfugié pendant la guerre qui parcoure à pied le continent africain à la recherche de sa famille et d’un endroit sûr où habiter.  Les deux histoires se rejoignent plusieurs années plus tard.

C’était un moment fort pour mon fils de réaliser qu’encore au XXIe siècle, l’accès à l’eau potable demeure un privilège dans plusieurs pays. Je recommande fortement cette lecture à vous et à votre famille.