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insights Planification des transports dans un souci de durabilité

Dans le cadre de notre campagne #GensdéterminésRésultatsdéterminants, nous avons rencontré cette semaine Jonathan Spear, conseiller en politique et stratégie des transports basé à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

image de Jonathan devant une voiture électrique à Dubaï

Parlez-nous un peu de vous.

Je suis planificateur de transport et j’ai 27 ans d’expérience professionnelle à Atkins. Je suis également professionnel agréé en planification des transports et président du Groupe Dubaï de la Chartered Institute of Highways and Transportation. Je dirige ou conseille des études sur la politique des transports, l’élaboration de stratégies, ainsi que leur application par des ententes de gouvernance et de réglementation.

J’ai passé environ la moitié de ma vie professionnelle au Royaume-Uni, puis j’ai acquis une expérience internationale au Moyen-Orient, en Afrique, en Chine et en Asie du Sud-Est.

Je travaille actuellement sur plusieurs projets d’utilisation des terres, de transport actif, de micromobilité et de planification ferroviaire aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Je m’intéresse de plus en plus aux technologies et aux concepts de service qui réinventent les transports, comme les véhicules connectés et autonomes, les nouveaux systèmes de transport en commun et les autoroutes numériques. Je conseille mes clients sur la façon d’imaginer l’avenir des transports au cours des prochaines décennies, les possibilités qui s’offrent à eux et les risques que nous devons atténuer et gérer.

Selon vous, quel est le meilleur moyen pour la société de réduire les émissions de carbone et les autres émissions causées par le transport routier?

Nous entendons beaucoup parler de la révolution à venir dans le domaine des véhicules électriques (VE) et de la façon dont l’élimination progressive du moteur à combustion interne, technologie routière dominante depuis plus d’un siècle, permettra d’atteindre la carboneutralité dans le secteur des routes.

Je pense que les VE, ainsi que d’autres nouvelles sources d’énergie comme l’hydrogène, seront certainement importants et que nous aurons besoin d’une infrastructure de recharge durable, de chaînes d’approvisionnement résilientes et d’autres initiatives pour soutenir le virage au cours de la prochaine décennie environ. Cependant, nous avons besoin d’une approche plus large si nous voulons vraiment atteindre la carboneutralité le plus tôt possible. D’autres mesures seront nécessaires : encourager un plus grand recours aux transports collectifs, inciter un plus grand nombre de personnes à se déplacer à pied ou à vélo pour les trajets locaux, intégrer plus étroitement les transports et l’utilisation des terres afin de réduire la nécessité de se déplacer. Le changement d’attitude et de comportements en matière de déplacements sera tout aussi important, sinon plus, que les solutions technologiques.

Selon vous, quels autres avancements technologiques sont en train de changer le secteur des transports?

À l’heure actuelle, on met beaucoup l’accent sur des concepts comme les voitures à conduite autonome, les trottinettes électriques, les nouveaux modes de transport comme Hyperloop et le transport des marchandises et de personnes à basse altitude grâce à la mobilité aérienne urbaine. Nous pouvons nous attendre à d’énormes progrès dans ces technologies au cours des deux prochaines décennies, ainsi que dans les domaines des données, du traitement numérique, des systèmes de gestion, de la cybersécurité et des règlements qui les soutiendront et permettront leur adoption à grande échelle.

Mais c’est la combinaison de ces technologies avec l’économie partagée qui est intéressante. À l’avenir, nous serons beaucoup moins susceptibles de posséder un véhicule; nous aurons plutôt un abonnement en ligne pour acheter différentes options de mobilité partagée, un peu comme Netflix, et ce seront nos téléphones mobiles plutôt que nos clés de voiture qui nous donneront accès à la façon dont nous relions aux gens, aux lieux et aux choses.

Moins de 20 ans se sont écoulés depuis l’invention des téléphones intelligents qui ont tout changé et qui ont connecté le matériel informatique à la connectivité en ligne et aux services sur demande. Imaginez seulement l’ampleur de la transformation à laquelle nous pouvons nous attendre d’ici 2050 et la manière dont nous pourrions avoir une expérience différente des services de transport.

Quel est le projet le plus génial sur lequel vous avez travaillé dans ce secteur et pourquoi?

Au fil des ans, Atkins m’a offert tellement d’occasions de travail dans le monde entier, avec tant de gens talentueux, que j’ai l’embarras du choix. Mais si je devais choisir un projet, je choisirais celui qui a soutenu la Banque mondiale dans l’élaboration de la Stratégie nationale de transport de la Malaisie. Le projet était complexe sur le plan technique et posait un grand défi, mais il offrait également la possibilité de réfléchir stratégiquement au développement des réseaux de transport du pays au cours des 20 prochaines années et aux étapes nécessaires pour y parvenir.

Pendant un an, nous avons effectué plusieurs voyages en Malaisie et avons visité des endroits variés, de la ruche métropolitaine de Kuala Lumpur aux forêts tropicales de Sarawak, des plages de sable blanc de Kota Kinabalu aux temples et vieux magasins de Penang, ainsi que beaucoup d’aéroports, ports, routes à péage, gares et échangeurs de transport collectif. Avant de travailler dans le domaine de la planification des transports, j’ai fait des études en géographie. Voir et planifier l’infrastructure et les services de transport futurs pour un pays entier a été une expérience extraordinaire.

Juste pour le plaisir... Imaginez que nous sommes 100 ans dans le futur. Selon vous, comment voyagent les humains?

Qui dit que nous voyagerons réellement, ou du moins que nous voyagerons autant? La pandémie a démontré que nous pouvons travailler à domicile et effectuer des transactions en ligne plutôt que de devoir nous déplacer autant. Je crois que c’est pour rester et, à mesure que la technologie des communications progressera, nous allons trouver un équilibre entre la mobilité physique et la connectivité numérique au moyen de ce que certaines personnes appellent la planification à triple accès.

Cela dit, lorsque nous aurons besoin de voyager, j’espère que ce sera par le biais d’un système de transport véritablement décarboné et sans incidence, que ce soit pour les routes, les chemins de fer, les trains à très grande vitesse (hyperloop), les avions ou les bateaux. Le défi du changement climatique est trop pressant et vital pour l’avenir de notre planète, pour que cela ne soit pas la priorité absolue du siècle à venir.

Dites-nous un fait à votre sujet qui pourrait surprendre les gens

J’ai déjà escaladé le Kilimandjaro en Tanzanie, la plus haute montagne d’Afrique. C’était l’une des choses les plus difficiles que j’aie jamais faites, mais j’en ai tiré un enseignement : avec un objectif clair, une grande préparation, une bonne technique et une foi inébranlable en la réussite finale, tout est possible.